Agriculture familiale dans le Fouladou : Le projet «Ndema» veut sortir 50 ménages de la précarité
Les petites exploitations familiales du Fouladou en général, de la commune de Kandia en particulier, ne peuvent pas accéder aux facteurs de production agricole du fait de la faiblesse de leur pouvoir d’achat (les intrants et matériels étant vendus). Les politiques publiques, malheureusement, ne les prennent pas en compte spécifiquement. Obligés de travailler comme ouvriers agricoles au détriment de leurs exploitations pour nourrir la famille, ils restent enfermés dans un cercle vicieux qui les empêche de sortir de la précarité. C’est ce contre quoi le projet «Ndema» (agriculteur en langue pulaar) cherche à lutter à travers un paquet d’initiatives.
Par Abdoulaye KAMARA – Redynamisation et autonomisation des exploitations familiales vulnérables de la commune de Kandia est le nom du projet que déroule, dans ce terroir du département de Vélingara, l’entreprise Ndema (Nouvelle dynamique pour l’émergence du monde agricole) ou encore agriculture en langue pulaar. Son président et fondateur, Mamadou Diao, géographe de formation et coach en nutrition et agriculture, a décidé de s’attaquer à la problématique liée à la survie des exploitations familiales vulnérables de sa commune d’origine. Il explique : «Aujourd’hui, nous constatons le développement de l’agro-business dans nos villages.
Les exploitations familiales sont menacées, l’agro-business s’accapare des terres et finit par employer nos cultivateurs comme ouvriers agricoles.
Cela représente une menace réelle à la sécurité alimentaire.» Expliquant davantage pourquoi les petits cultivateurs, qui constituent 80% de la population rurale de cette zone, ne peuvent pas s’en sortir, M. Diao renseigne : «Ils sont constitués de producteurs mal équipés et ne peuvent pas s’acheter les intrants nécessaires (semences, engrais) pour rentabiliser leur activité.»
Au même moment, constate-t-il, «les formes d’accompagnement proposées par l’Etat du Sénégal, les projets, programmes et Ong ne les ciblent pas particulièrement. Car ils ne sont pas assez solvables pour accéder aux crédits et ont, par conséquent, des difficultés d’accéder aux intrants et aux matériels.
Qui sont totalement, ou presque, acquis par de gros bras». Ce sont ces catégories de paysans que le projet cherche à sortir de la précarité par un accompagnement d’une durée de 4 ans.
Ainsi, à la suite d’une «enquête Ppp (indice de probabilité de la pauvreté)», 50 ménages parmi les plus vulnérables de ce terroir frontalier à la Gambie se trouvent dans le viseur de l’équipe de M. Diao pour un appui en intrants, en équipement rural mais aussi en vivres, le temps de la durée de la campagne de culture sous pluie.
Collecte de fonds
Pour l’heure, l’entreprise Ndema travaille avec quelques partenaires agricoles dans sa ferme de 10 ha dans la production de légumes et l’aviculture. Pour réaliser ce projet, Ndema a bénéficié de la confiance de la collectivité territoriale de Kandia, du Conseil départemental de Vélingara et de la World-Vision. Des appuis reçus ou à recevoir qui sont loin de satisfaire les besoins de sa cible de 50 exploitations familiales vulnérables, afin de les doter, toutes, en matériels agricoles, en engrais, semences et vivres.
Pour couvrir ces besoins, Ndema compte organiser le 28 mai prochain, une journée de collecte de fonds adressée à «tous les fils de la région de Kolda, aux autres Sénégalais, à la diaspora et aux Ong, projets et programmes qui interviennent dans les secteurs de l’agriculture ou qui ont pour mission de rendre résilients les ménages vulnérables de la région de Kolda», a précisé Mamadou Diao.
Se voulant altruistes, M. Diao et son équipe se sont entourés de garantie de transparence.
Il rassure : «Le comité de gestion des fonds qui seront collectés est composé, entre autres membres, du Préfet du département, du sous-préfet de Saré Coly Sallé, du maire de Kandia, de Ndema et des représentants d’organisations de la Société civile.» Mieux, pour l’affectation et la distribution des produits qui seront acquis, M. Diao a aussi indiqué que «c’est le comité de gestion qui va statuer par rapport à l’usage des fonds et à leur décaissement».
akamara@lequotidien.sn
Dans le même contexte


